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Questions réponses
Avant d'entamer l'apprentissage du piano, le musicien débutant pose une foule de questions. Pierre Faraggi a souhaité apporter une réponse aux questions les plus souvent formulées...

Quelle est l'utilité des concours internationaux 
Lisez cet extrait d'un article d'Olivier Rajotte paru dans la scena musicale en Avril 2004

"Le Concours international de musique de Genève, né en 1939, se présente comme l'une des plus anciennes compétitions à l'échelle internationale, avec celles de Munich, de Bruxelles et de Prague. À la fin de la Guerre, en 1945, initialement pour contrer les Jeunesses hitlériennes, on assiste à la création des Jeunesses Musicales Internationales (JMI). Considéré par l'UNESCO comme l'organisme culturel pour la jeunesse le plus important du globe, les JMI sont aujourd'hui présentes dans 39 pays, dont le Canada. Ce sera ensuite au tour de la Fédération mondiale des Concours internationaux de musique (FMCIM) de voir le jour en 1957. Les quelque 112 membres de cette fédération constituent aujourd'hui une partie du grand total des concours internationaux actifs, tels le Concours international de piano Ferruccio Busoni (fondé en 1949), le Concours musical international Reine Elisabeth de Belgique (1951), le Concours international Tchaïkovski (1958), le Leeds International Pianoforte Competition (1961), le Van Cliburn International Piano Competition (1962), ou le Sydney International Piano Competition of Australia (1977). Dans cette fédération comme pour l'ensemble des concours internationaux, le piano est de loin le plus représenté. En effet, il y aura en 2004 plus de 104 concours internationaux de piano. Rien ne semble indiquer que ce nombre cessera de croître.

Les concours ont toujours conservé des objectifs semblables au fil des années : découvrir et récompenser de jeunes talents et soutenir le développement d'une carrière. Il semble aujourd'hui y avoir un effort marqué à promouvoir et à diffuser la musique de notre temps en faisant appel à un compositeur du pays pour écrire l'oeuvre imposée (s'il y a lieu) et aux médias pour diffuser à grande échelle. Pour les objectifs, hormis ces points, rien n'a vraiment changé. Par contre, le contexte, lui, a changé. Par exemple, démarrer une carrière avec un premier prix était beaucoup plus réaliste il y a 40 ans, alors que le nombre de concours n'était qu'une fraction de ce qu'il est aujourd'hui. Bien qu'exceptionnellement ce soit une véritable consécration, un premier prix peut davantage ressembler de nos jours à une goutte d'eau dans un océan de lauréats. Demandons-nous si le public a augmenté de façon aussi exponentielle que le nombre de concours ? Si l'on constate une difficulté pour les concours à s'adapter à notre époque, pourquoi les interprètes y participent-ils encore ?
Pour échanger, pour rencontrer, pour s'imposer des dates butoirs dans l'apprentissage, par défi personnel, pour se dépasser, pour jouer devant public, pour des possibilités de carrière, pour se situer dans le milieu et pour avoir un retour constructif de la part de professionnels, diront certains ; pour être le premier et pour prouver, avoueront d'autres. Bref, il existe deux espoirs, compatibles ou non, lorsqu'on participe à un concours : grandir et gagner. Le premier ne concerne pas la compétition comme telle, mais l'événement, voire la fête. C'est le choix que devraient faire les professeurs pour leurs jeunes élèves, les parents pour leur enfant, le jeune interprète pour lui-même. Il en va de la philosophie personnelle de chacun. Mais si on participait aux concours faute d'alternatives ? On peut se poser la question : hors des concours, quelles sont les possibilités pour un jeune interprète non-professionnel de jouer en public ? Nulles. Rien. L'exception confirmera la règle.
Si beaucoup de gens pensent que les concours sont un passage obligé dans le développement de l'interprète, affirmer qu'ils découlent d'un phénomène purement musical tient de l'absurde. Les objectifs de ces épreuves où plusieurs adversaires recherchent simultanément le même résultat les éloignent de l'événement de nature artistique. Le concours n'est pas un concert. Voilà bien de la pensée au goût « réalité » du jour que de croire que le concours de musique, cette mise en scène de la compétition évaluée, notée et aux résultats figés, constitue un phénomène comparable au concert, qui a, lui, une véritable portée artistique et universelle. Mais nous savons tous au fond que le concours n'a rien d'un moment purement musical choisi comme le concert, où l'échange et le partage dominent sur la compétition. Nous savons tous qu'il s'agit d'un jeu dont le but est d'être l'unique gagnant. Les meilleurs en font abstraction, les autres abandonnent."






Par [master] Faraggi Email Site le dimanche 26 nov. 2006 à 16:45:26

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